Entre deux

Manif MariagePourTous 27/01

Hier c'était la grande marche des pro Mariage Pour Tous.
Demain c'est l'ouverture du débat à l'Assemblée Nationale.

Hier, j'ai aimé marcher avec vous les copains homos, avec vous les copains hétéros, avec vos familles aussi... J'ai aimé vos sourires, votre engagement, notre unité.
Vous étiez encore une fois beaux à voir.
Il faisait beau aussi.
Il est tombé quelques gouttes, me dit-on ? Ah oui, peut-être... Mais pas assez pour délaver ces quelques pancartes pas toujours très fair play envers ces hétéros venus nous soutenir.
J'ai aimé ce sentiment de nous voir écrire l'histoire, tous ensemble.

Demain, les choses officielles reprennent le dessus. Ça va discuter dur, ça va batailler. Ça va certainement homophobier plus que de raison. Les députés ne sont que les dignes représentants du peuple, l'homophobie de certains citoyens sera exprimée. Soyons en certain. J'y suis préparé. Enfin, je crois. Plus ou moins...
Les média souligneront les arguments qui les arrangent fonction de leurs stratégies de communication et financière.
Prenons des notes. Qui dit quoi et comment. Et gardons tout cela en mémoire.

Aujourd'hui, c'est l'entre deux...
Ce jour où je regarde avec tendresse tout le chemin parcouru jusqu'à hier. De ma prise de conscience à mes petits poings que je n'ai cessés de lever...
Ce jour où j'imagine déjà des lueurs dans les yeux ce que sera après-demain... Le champagne est déjà au frais. Ne pas vendre la peau de l'ours avant de l'avoir tué ? Oh, c'est bon, la bête est agonisante, là. Je veux y croire. J'y crois. Il se passera encore quelques mois avant que les homophobes calment leurs cris, mais petit à petit nous viendrons aussi à bout de cela. Et cette loi que certain ne juge que pour une minorité finira par profiter à la majorité en apportant à tous plus de liberté, d'égalité et de fraternité...
Et nous aurons tous contribuer à ça.
Je suis joie.

Pancarte Manifestation 27/01

Et là... SBAAAaaaaMMMmmm !
Ce moment gênant où tu repenses à une conversation de la veille.
A partir d'une simple question presque anodine, "Comment tu vois ton avenir avec Jièm ?", de fil en aiguille, je me suis retrouvé à devoir justifier notre choix de ne pas vouloir nous marier devant monsieur le maire. Pris au dépourvu, j'ai du avancer quelques raisons, qui n'ont probablement pas convaincu mon entourage.
La question était alors posée sans aucune malice ou le moindre dédain, je connais suffisamment le loustic pour n'avoir aucun doute là-dessus...
N'empêche, qu'aujourd'hui, ça me travaille...

Après-demain, à la terrasse des Marronniers, ne seront plus seulement raillés les trop folles, les trop passives, les trop gros, ceux qui ont quelques années de trop ou encore les pas assez musclés, les pas assez virils et les indécrottables célibataires... Ceux qui ne veulent pas se marier auront peut-être aussi leur petits sourires en coin et autres mesquineries.
J'entends déjà au cours d'un banquet de mariage une voix persiffleuse teintée d'un dédain à peine voilé "Ah bon, vous n'êtes pas marié ?" ou pire encore "Mais vous n'êtes pas mariés, tu ne peux pas comprendre...".
Note pour moi-même : Penser à préparer dès à présent quelques réponses bien acides.
 
Les hétéros célibataires ou ceux qui font le choix de ne pas se marier doivent faire face aux sempiternelles et pénibles questions "Alors, et c'est pour quand le mariage ?".
J'imagine qu'en demandant l'égalité, les homos n'y couperont pas.
Le revers de la médaille.
Mais ne nous y trompons pas...
Ne pas être encore rangé dans "la bonne case", c'est un prix de l'égalité que je suis impatient de payer.

Mardi dernier, Frédéric Taddeï organisait dans le cadre de son émission Ce Soir Ou Jamais un débat sur le thème "Pourquoi le mariage homo divise-t-il à ce point les Français ?". Déjà, tu ne parlerais pas de "mariage homo" mais d'"ouverture du mariage aux homosexuel(le)s", mon cher Taddeï, tu serais plus dans l'exactitude des faits et moins dans la stigmatisation. La division des Français se fait aussi sur des détails d'éléments de communication comme cette expression erronée. Mais passons...
Pour faire vivre son émission (et son audience ?), Taddeï a cru judicieux d'inviter le Député des Yvelines, Henri Guaino... Le débat n'a pas commencé que déjà, connaissant le personnage, je redoutais le pire...


Je n'ai pas été déçu...
Florilège de petites phrases...
"Le mariage, ce n'est pas un droit, c'est une institution." (P1 - 8:57)
"Nier que dans la construction de la personnalité, la différence des sexes, du père et de la mère, joue un rôle important, c'est pour moi nier une réalité psychologique et psychanalytique fondamentale." (P1 - 10:02)
"Ça va même réduire l'offre d'enfant à adopter parce qu'un certain nombre de pays vont refuser aux couples Français le droit d'adopter parce qu'il y a le mariage homosexuel." (P1 - 10:58)
"Avec la PMA, vous aurez la GPA (...) et à la fin les parents voudront aussi que les enfants leur ressemble et on aura le clonage. On ouvre la porte à tout ça. C'est la conséquence presque fatale de cette loi. En tout cas, le risque est immense. Cette société là, moi je n'en veux pas." (P2 - 00:36)
"Le débat est faussé, d'ailleurs il n'y a pas eu de débat." (P2 - 1:20)
(A propos de la "Manif Pour Tous) "Il n'y avait pas un mot de trop dans cette manifestation, il n'y avait que des gens corrects, polis, des familles." (P3 - 5:32)
"Je suis étonné de voir que dans ce débat, les plus ardents partisans du... de la négation de la complémentarité des sexes dans la famille, sont les mêmes qui militent pour la parité, qui militent pour le scrutin binomial, et qui nous expliquent que les femmes ont quelque chose d'autre à apporter en politique, quelque chose d'autre à apporter dans l'entreprise, ce qui est vrai d'ailleurs... C'est intéressant de voir ces gens qui vous expliquent que partout dans la société la complémentarité homme-femme a une vraie valeur, une signification, sauf dans la famille. C'est quand même assez paradoxal, assez étonnant." (P3 - 9:34)
Je vous ai fait grâce de son petit couplet maintenant célèbre sur le "Moi, je sais de quoi je parle, j'ai été élevé par une mère abandonnée et une grand-mère aimante". Tellement stupide que ça ne mérite même pas qu'on s'y attarde une seule seconde.

Rien de bien méchant en apparence, me direz-vous peut-être.
On est loin en effet des propos d'une Frigide Barjot. D'ailleurs ce soir-là, le rôle de la dinde de service était tenu par un homme, le rappeur MC Jean Gab'1 :
"Y a d'autres choses, y a d'autres problèmes... histoire de bagouzes" (P1. 6:00)
"De nos jours, c'est bien d'être gay-friendly, pour arriver dans le spectacle (...) C'est préférable d'être vu avec que sans (...) Je veux bien que monsieur me dise que la moitié des Français soit heureux ou veuille que le mariage homosexuel arrive, mais ça doit être que ces amis, faut regarder un peu à gauche à droite. Je suis pas sûr que tout le monde soit content non plus" (P2 8:46)
"Vous aurez du mal aujourd'hui à différenciez quelqu'un qui soit homosexuel ou pas... Je ne parle pas de folles, je ne parle pas de folles... Parce qu'il y en a de différents. Je parle de gens qui s'habillent normalement." (P2 - 11:07)
"C'est une mode, je suis désolé, faut sortir !" (P3 - 1:15)
Voilà... Voilà... La dinde de service à qui Taddeï a tendu un micro, sans lui mettre deux claques, ni prendre la peine de lui montrer l'absurdité des propos.
Je suis persuadé que le mec me collerait un uppercut si je transposais son discours sur les noirs (il est black, je précise pour ceux qui n'ont jamais entendu parler de lui). "Oui, la lutte contre le racisme, il y a plus important... blablabla...". Il n'aurait pas tort d'ailleurs.
Bref, passons...

Revenons plutôt à Guaino...
Rien de bien méchant en apparence, me direz-vous peut-être.
Et pourtant. Non seulement ce qui est dit est globalement faux (et je pourrais m'amuser à démonter point par point ces propos comme je l'ai déjà fait auparavant), mais il habille tout cela d'un langage et d'un ton plus ou moins respectable pour le faire passer, le rendre acceptable et convaincre. C'est en cela qu'Henri Guaino m'insupporte et que je le trouve dangereux.
N'oublions pas non plus tout le nauséabond, tout l'implicite, tout ce qu'il faut lire entre les lignes, y compris dans sa tirade sur sa petite expérience personnelle, si traumatisante qu'il voudrait en tirer des conséquences pour la société entière... Si ça ce n'est pas être imbus de sa personne, prendre son cas pour une généralité...
Ecouter Henri Guaino sans s'énerver quand on est homosexuel revient à accomplir le même exploit que d'écouter sans ciller Marine Le Pen quand on est maghrébin.

Alors oui, je l'avoue, j'ai jubilé quand Dominique Fernandez, écrivain de l'Académie Française, a eu la bonne idée de lancer à Guaino un charmant "Vous ne savez même pas que vous êtes homophobe, c'est ça qui est terrible !" (P3 - 4:32).
Quel plaisir de voir Guaino s'empourprer et monter sur ces grands chevaux pour lui répondre en le traitant de fasciste...

Moi, Monsieur Guaino, je vais vous expliquer simplement pourquoi vous et tout ceux qui sont contre cette réforme du mariage êtes homophobes.
Quand on exerce une différence entre deux citoyens, quand on refuse un droit à l'un en arguant une composante de son identité, on procède à une discrimination.
Quand cette discrimination est fondée sur la couleur de peau ou les origines, cela s'appelle du racisme.
Quand cette discrimination est fondée sur le genre, sur le sexe, cela s'appelle du sexisme ou de la misogynie.
Quand cette discrimination est fondée sur l'âge, cela s'appelle de l'âgisme.
Quand cette discrimination est fondée sur la religion, cela s'appelle de l'islamophobie, de l'antisémitisme ou de la christianophobie...
Et quand cette discrimination est fondée sur l'orientation sexuelle, cela s'appelle tout simplement de l'homophobie...
Ce n'est pas plus compliqué que cela, Monsieur Guaino
En membre de la droite décomplexée, ayez le courage d'assumer aussi ce travers. Je suis impatient qu'on m'explique ce qu'il y a de fasciste à vous demander cela.
Assumez votre phobie, et moi aussi je confesserai la mienne.

Car oui, Monsieur Guaino, je n'ai pas honte de l'avouer.
Je suis un guainophobe primaire qui l'assume !
Tout en vous me répugne et vous écouter me provoque des aigreurs telles que bien souvent je préfère changer de chaine de télévision ou de station de radio. Une manière puérile de nier jusqu'à votre seule existence ! Je rêve d'une société débarrassée de gens comme vous, à l'autosuffisance exacerbée qui ne se rendent même pas compte du danger de leurs propos sur bien des sujets, débarrassée de gens qui se drapent dans un honneur meurtri dès qu'on ose leur tenir tête en pointant leurs contradictions. Je ne vois en vous qu'un nuisible, qu'un parasite qui se nourrit de la diversité de la société pour mieux la détruire en opposant les uns contre les autres. Vous ne causez chez moi que du dégout.
D'ailleurs, je peux dire fièrement que je suis guainophobe puisque je n'ai aucun ami qui vous aime et qui pourrait justifier du contraire.
Souffrez qu'à présent, je me contente de vous nommer Henri Guano.

Vous voyez, ce n'est pas bien difficile que d'assumer et verbaliser une phobie.
Si j'admets être un connard, vous pouvez en faire autant !

Manifestation 27 Janvier

Il n'était pas prévu que je sois à Paris ce dimanche 27 janvier.
J'avais planifié depuis bien longtemps un weekend et acheté les billets d'avion.
Après tout, je suis maintenant persuadé que l'ouverture du mariage et de l'adoption sera votée dans les prochains mois... Ce n'est pas une personne de plus...

Et puis j'ai changé d'avis et mes billets d'avion.

Parce que lorsque les média passent autant de temps à épiloguer sur le nombre de manifestants, une personne de plus compte toujours,
Parce que même si je n'ai aucun doute sur l'heureux dénouement de ce projet de loi, je tiens à exprimer mon point de vue, physiquement, parmi ceux dont je partage les valeurs républicaines de Liberté, d'Egalité et de Fraternité.
Et aussi parce que je marcherai contre tous ces homophobes et leurs propos.

A dimanche.
14H à Denfert-Rochereau.

Tarte Bourdaloue

Tarte Bourdaloue

La Tarte Bourdaloue tient son nom d'une rue du 9ème arrondissement où un pâtissier l'inventa vers 1850. Ce dessert est un grand classique parisien trop méconnu dont je raffole. De plus, elle est très simple à réaliser pour les débutants en cuisine...
Mais qu'est-ce donc ? Tout simplement une tarte aux poires sur un lit de crème d'amande. Une belle alternative pour ceux qui aiment la traditionnelle galette des rois (et la frangipane - j'ignorerai respectueusement ceux qui mentionneraient le gâteau des rois ! #Trolling)...

Ingrédients :
4 poires,
600 gr de sucre,
250 gr de farine,
225 gr de beurre ,
3 œufs,
125 gr de poudre d'amandes,
2 bouchons de rhum,
de la poudre de Cannelle,
1 gousse de vanille + extrait naturel de vanille,
1 jus de citron.

 
La Bourdaloue Pas à Pas
Etape 1 : Pochage des Poires
Dans un litre d'eau, faire fondre 500 gr de sucre avec un jus de citron et une gousse de vanille.
Eplucher 4 poires et les mettre à pocher dans la casserole sur le feu pendant 20 minutes.
Egoutter les poires ensuite et les couper en deux dans le sens de la longueur.

Etape 2 : La Pâte Brisée (soit tu l'achètes, soit tu la fais...)
Placer 125 gr de beurre en morceau dans 250 gr de farine.
On écrase et on masse tout ça avec un tout petit peu d'eau, du sel, un jaune d'œuf. On mélange. Quand la pate est consistante, on l'appuie avec la paume de la main  en la poussant devant soi plusieurs fois.
Former une boule et laisser reposer 30mn au frigo avant de l'étaler et de la mettre dans un moule à tarte.

Etape 3 : La Crème d'Amande
Faire fondre 100 gr de beurre en pommade.
Ajouter 100 gr de sucre et mélanger.
Incorporer un premier œuf entier. Mélanger. Puis un second œuf. Remélanger jusqu'à obtention d'une préparation lisse.
Ajouter quelques gouttes d'extrait naturel de vanille et deux bouchons de rhum.
Ajouter les 125 gr de poudre d'amande et mélanger le tout à nouveau.

Etape 4 : La Tarte
Mettre un papier sulfurisé dans un moule à tarte puis la pâte brisé.
Verser le mélange de crème d'amande.
Disposer les moitiés de poires pochées en soleil.
Saupoudrer d'un peu de poudre de cannelle.
Préchauffer son four. Enfourner 35 minutes à 180°
 
Traditionnellement, ce dessert se mange tiède.
Bon, moi, j'avoue, je le préfère à température ambiante...
Sacrilège ? Mais chacun fait comme il veut, hein !

 

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