Mi vida como una pelicula de Almodóvar

Guapo !

Qu'est-ce que j'aime l'Espagne ! Son climat, sa gastronomie, ses paysages, sa langue si chantante et musicale... Ces garçons aussi. Virils, ténébreux et pas farouches, ils n'hésitent pas à plonger leur regard dans le votre, à vous sourire, à vous toucher quand ils vous parlent ou encore à se dénuder dans les petites criques désertes de la Costa Brava... ¡ Muy caliente !
Comme j'aurais aimé savoir parler correctement l'Espagnol ! J'avais certes pris l'option au Lycée mais la pédagogie de notre professeur était catastrophique. Vouloir me faire apprendre à la fois le Catalan et le Castillan (et ses dialectes du Sud) n'était pas la meilleure approche. Résultat, je n'hésitais pas à mélanger allègrement tout cela lors des devoirs écrits, ce qui donnait des notes assez moyennes et me décourageait... Playa ou platja, peu importe, la destination était la même au final...

Et puis en première année de fac, j'ai découvert les films d'Almodóvar en pleine période Movida. Un choc visuel en plus des histoires divinement décalées. Je me souviens encore avoir été bouleversé dans la salle de cinéma par ¡ Átame ! (Attache-moi) en 1989. (Je viens juste de me repasser le dévédé d'ailleurs. Ah Antonio Banderas. ¡ Muy muy caliente !). Rapidement, je me suis arrangé pour voir tous les films qu'il avait déjà tourné, quitte à devoir investir dans des VHS en VOST... Et Matador, en voilà un autre film cultissime ! Alors depuis, fidèle comme au premier jour, je n'ai jamais manqué un de ses films et m'arrange toujours pour les voir la semaine de leur sortie en salle... J'ai certainement du regarder Tacones Lejanos (Talons Aiguilles) une bonne cinquantaine de fois depuis qu'il a été tourné en 1991...

Il fallait donc s'en douter, ma destination pour mes premières vacances de jeune homme célibataire et avide de découvertes était toute tracée : la péninsule ibérique por supuesto ! Aujourd'hui encore, maintenant que je suis sagement casé, mon homme sait qu'il peut me combler de joie avec un petit week-end surprise chez nos voisins du Sud. (Nous y étions d'ailleurs le week-end dernier, où j'ai pris les photos des garçons des criques qui illustrent ce papier...). Ah l'Espagne ! Il y fait tellement bon vivre... Quand on pense que le mariage y est ouvert pour les LGBT depuis 2005, quand on voit que tout s'est passé normalement ensuite sans qu'il y ait la chienlit dans les rues comme nous la connaissons ici... *soupirs*

Hier soir, j'en parlais avec @niconours qui planifie d'ailleurs une excursion à Barcelone pour la Gaypride... Pour ceux qui n'ont pas Twitter ou qui ne nous suivent pas, petit rappel...

Discussion sur Twitter avec Niconours

Voilà, c'est bien le souci... Quand on ne parle pas l'Espagnol et qu'on a fait son apprentissage en se passant en boucle les films d'Almodóvar, on a vite des phrases un peu putassières en tête, et une vision de la réalité quelque peu déformée comme quoi les Espagnols seraient tous chauds comme la braise, disponibles et prêts à tout... Ce qui m'a occasionné jadis quelques déconvenues, mais surtout d'excellents souvenirs...

Alors mon cher Nicolas,
Je ne vais pas te balancer un simple lexique touristique fait de petites phrases du genre "Hola, una mesa para dos (...) dos cafés y la cuenta por favor." (Bonjour, une table pour deux (...) Deux cafés et l'addition, s'il vous plait), tu trouveras ça un peu partout sur le net et sur les applis touristiques...
Je te donne juste quelques phrases dont certaines m'ont permis de passer de bonnes vacances jadis... Pratique en toutes occasions, toujours très classieuses... Libre à toi d'adapter à ta convenance selon tes envies bien sûr...
Ah oui, je ne garantis pas la perfection des phrases à 100%. Les bilingues ne manqueront pas de me corriger (et ils auront bien raison)... D'un autre côté, les petites fautes, c'est aussi ce qui rend le touriste français tellement craquant à leurs yeux...

Commençons avec le tweet qui a suivi notre conversation d'hier soir...

Tweet #MiVidaComuUnaPeliculaDeAlmodovar

* Baise-moi encore et encore, que ma tête ne sache plus où elle est.
Note qu'en espagnol, le verbe (follar) et le pronom (me) qui l'accompagne se colle l'un à l'autre. C'est original, non ? Perso, je trouve ça trop mignon.
Bon, tu peux adapter bien sûr : "Te voy a follar una y otra vez, que su cabeza no puede recordar dónde está...".

D'autres petites phrases, indispensables même si deux doigts chagasses...
Tu n'as que 2 jours ! Faut rentabiliser l'hôtel, mon chou...
Alors, par ordre chronologique !

"¿Dónde esta el clúb de los hombres a quienes les gustan los hombres ?"
* Où se trouve la discothèque pour les hommes qui aiment les hommes ?
Ça marche aussi avec "el bar", "la playa", "las tiendas" (magasins)...

"¡ Hola Guapo !"
* Salut Bogosse !
Simple, efficace. Pas la peine de chercher midi à quatorze heures...

"Me encanta chupar la polla y lamer las bolas / los cojones."
* J'adore sucer des bites et lécher des couilles.
Le minimum syndical quoi !

"¿En tu casa o de mi hotel ?"
* On va chez toi ou à mon hôtel ?

"¿Tienes condones y gel ? De lo contrario, creo que tengo en mi bolsa..."
* Tu as des capotes et du lubrifiant ? Sinon, je crois que j'en ai dans ma sacoche...
Ben oui, gardons la tête sur les épaules quand même...
J'insiste sur le "je crois", même si bien sûr, tu sais que tu as le matos. Il ne faudrait passer pour un garçon facile ! N'oublie pas que tu représentes la France et que tu te dois de donner une bonne image !

"Tengo una gran máquina. Er ... Aquí hablo de mi moto... ¿ Vamos ?"
* J'ai un gros engin. Heu... Je parle de ma moto là... On y va ?
Bon, celle-là, il va sans dire que n'ayant pas de moto, je l'écris au pied levé rien que pour toi.

"No. No te desnudes. Déjame hacerlo."
* Non. Ne te déshabille pas. Laisse moi faire.
Autant être un peu directif... Sinon après, c'est la porte ouverte à toutes les fenêtres du n'importe quoi...

"¡ Oh sí ! Puta de madre ! Es bueno !"
* Oh oui ! Putain ! C'est bon !
Si c'est vrai, en français, ça passera très bien aussi
Si hélas ce n'est pas le cas, en rajouter un peu te permettra de motiver le partenaire...

"Me llamo Nico. Y tu ? (...) Encantado"
* Je m'appelle Nico. Et toi ? (...) Enchanté.
Au cas où tu aurais oublié avant... Encore une fois, savoir vivre et image de la France !

Voilà, je te souhaite une bonne gaypride à Barcelone.
Profite tant que tu es célibataire !
Profite pour ceux qui ne le sont plus et qui sont surveillés par leur mari...

Et pour les autres, si vous allez cet été dans un pays hispanique, n'hésitez pas à piocher dans ce petit lexique...
Vous pouvez aussi enrichir ce lexique via les commentaires... Autant faire profiter tout le monde de votre expérience, hein !

Bonnes vacances à tous.

Bien du bonheur !

Vincent & Bruno

Voilà ce que je leur souhaite.
Bien sincèrement, sans malice aucune.
Demain, puisqu'ils ont enfin le droit, Vincent et Bruno vont se dire "Oui" à Montpellier. Pas un "oui" symbolique de pacotille. Un vrai "oui", franc et massif, avec la bénédiction du Code Civil, un vrai "oui" prononcé avec la même ferveur que des milliards de couples hétérosexuels avant eux...
Ça va faire plaisir à voir après tant d'années de revendications et ces derniers mois de combats douloureux en point d'orgue. J'espère pour eux que la cérémonie se déroulera calmement, qu'elle n'attirera pas de perturbateurs homophobes et hors-la-loi... Cette première union est largement médiatisée, plus de 150 accréditations de journalistes auraient été délivrées ! Et combien de journalistes seront à l'affut du détail kitschissime à souhait, de l'image choc ou du propos qui satisfera la haine des antis ? Brrrr...
J'admire leur courage d'être les premiers à le faire en étant sous les feux de la rampe, à la loupe des passions bienveillantes ou assassines...

A leur place, c'est certain, je n'aurais pas eu ce courage !
ZiiiiziiizZiiiiZiiiii (*bruits d'un disque vinyle qui déraille sous un saphir*)
Mais qu'est-ce que je raconte, là. "A leur place"... Mais, je ne veux pas être à leur place. Je ne veux pas me marier, moi !
Et je suis enchanté ravi d'avoir ce choix, ce même choix qu'a tout citoyen français. Je suis aux antipodes de ces Homovox et de cet abruti de Xavier Bougibault qui sous prétexte de ne pas vouloir quelque chose pour eux veulent l'interdire aux autres. Foutaise galactique ! Ces "dindes qui votent pour Noël" ne se rendent même pas compte qu'elles n'ont été qu'un jouet médiatique instrumentalisé (quand elles n'ont pas été gracieusement payées par le Collectif Manif Pour Tous en échange de leur "témoignage", hein!) ...

Yann & Jièm

Alors puisque tu me demandes (si, si, vous êtes plusieurs à m'avoir posé la question) pourquoi je ne veux pas passer devant Monsieur le Maire, j'y réponds... Je n'essaye pas de te convaincre à penser de même hein (d'ailleurs toutes tes raisons à toi de te marier sont bonnes !), juste je te dis pourquoi, personnellement, je n'envisage pas cette option :
- Mon homme et moi n'en avons tout simplement pas envie ! Rien que ça devrait suffire... Je suis déjà heureux, pas besoin de plus.
- Parce que je n'ai jamais réussi à me projeter dans l'avenir... Rien que l'idée me terrifie.
- Vu notre âge canonique, il est hélas trop tard pour envisager une adoption. Il n'y a donc pas de nécessité pour nous d'offrir un cadre légal et une sécurité à un enfant.
- Parce que j'aime la fragilité d'une relation amoureuse, j'aime qu'il faille se battre pour l'entretenir... Je me connais, inconsciemment je me reposerais sur la pseudo tranquillité que confère un papier officiel.
- Parce qu'on est pas obligé ! Ce n'est pas parce que toi tu veux, que je dois y passer aussi...
- Parce que j'ai déjà assez d'une famille italienne à gérer, et pour ce que je sais de ma "belle-famille", je ne trépigne pas de joie à l'idée d'en faire partie.
- Parce que je pousserais certainement au suicide plusieurs organisateurs de mariage. Les Wedding Planner qui se réjouissent de l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe n'ont pas la moindre idée des GroomZillas qui les attendent... BrideZilla, à côté, c'est Sœur Emmanuelle !
- Parce que je peux porter des bagues sans être marié. La véritable alliance est celle qu'on a dans la tête. En fait, je crois que je suis déjà marié depuis belle lurette...
- Parce que si le regard de la société sur les LGBT m'importe et que cette loi était vitale, je me contrefous du regard de la société sur ma petite personne. J'avais besoin qu'elle nous valide mais pas qu'elle me valide.
- Parce que je sais que je verserai une larme d'émotion. Et ça, en public, c'est noway !
- Parce qu'après tout ce que je viens de dire, les seules choses qui me restent seraient des raisons matérielles et financières (impôts, successions, réversion, etc...). Comme c'est romantique ! Là encore, je ne sais pas me projeter et calculer... Je suis plus du genre "advienne que pourra" que "quel bénéfice à faire"...
 
Maintenant, c'est certain, s'il venait à mettre un genoux à terre et faire sa demande, là mes positions seraient ébranlées. Je sais que je ne prends absolument aucun risque à l'écrire : je pourrais dire "oui". Parce que je l'aime, que j'aime lui dire "oui", que j'aime lui faire plaisir... Oui, ces raisons pourraient me suffire.
Je ne suis pas à une bêtise près, alors une bêtise de plus ou de moins, par amour, pourquoi pas...

Faire pluie-pluie sur l'paillasson

Qu'est-ce qu'ils peuvent être brise-joie et casse-burnes ces manifestants anti-mariage-pour-tous à ne pas vouloir désarmer. En choisissant la symbolique date du 17 Mai pour promulguer la loi, l'Etat a pourtant tenté de leur faire comprendre que leur démarche est non seulement homophobe mais aussi anticonstitutionnelle ! Mais non, ils s'acharnent. Quelque part je veux bien essayer de les comprendre : ne sont-ils pas soutenus par des politiques comme Copé qui espère toujours récupérer leurs voix. Petit calcul pour un petit homme, l'Histoire jugera...

Pour ma part, la coupe est pleine !
On a essayé le discours intelligent (et la Loi) pour les raisonner. Echec cuisant.
Mon côté sale gosse prend donc le dessus. Je ne peux plus les voir, je ne veux plus les entendre. Chaque intrusion dans mon espace vital sera désormais suivi de représailles cinglantes.

La journée avait mal commencé. Il pleuvait quand je suis sorti prendre le métro. Et je les ai vu là, un quadra et certainement son épouse, avec leurs papiers roses et bleus à faire de la retape pour leur manif' honteuse de dimanche...

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Action ! Réaction !

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Il va sans dire que je me suis pris quelques bourgeoises remontrances...
Mais ça soulage...

Le même jour, en rentrant chez moi en fin de journée, je croise Tina dans le hall de l'immeuble qui avait envie de bavarder. Comme elle sait "de quel bois je me chauffe", elle s'est empressée de m'informer des derniers potins de la copropriété...

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Action ! Réaction quelques heures plus tard ! (Après tout, la vengeance est un plat qui se mange froid - et en l'occurrence après avoir bu un bon litre d'eau...)

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J'étais bien certain de l'étage, mais doutant de la porte, je suis tout de même allé vérifier sur le panneau des appartements au rez-de-chaussée avant de commettre mon forfait... Il ne s'agissait pas de faire un dommage collatéral !
C'est con, mais ça soulage...

Ce matin, cette gaminerie m'était sortie de la tête jusqu'à ce que j'entende hurler dans les escaliers du bâtiment. Ça a fait tilt illico dans ma tête...

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Je me suis juste contenté d'un "b'jour" en passant devant elle... Mais quel kiff !

Ce n'est que plus tard, en descendant mes poubelles avant d'aller faire les courses que j'ai retrouvé la trace du paillasson outragé !


RIP le paillasson
*\o/* Victoire ! *\o/*

Oké oké, j'ai déjà été plus intelligent dans mes oppositions mais j'avoue m'être bien amusé à ce jeu délicieusement régressif...

♪♫ Faire pipi sur l'paillasson pour embêter les Dames Serre-têtes ♪♫
♪♫ Faire pluie-pluie sur les tracts pour embêter tous ces cons ! ♪♫

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