Il était évident qu'en ce 15 Août agité par la volonté du Cardinal André Vingt-Trois de prière universelle contre l'ouverture du mariage aux personnes de même sexe, je n'allais pas resté la bouche close.
Je n'ai pu m'en empêcher ce matin avec ce tweet :
Là, quelque part en France, un homme d'Eglise pédophile doit faire un sermon contre l'ouverture du mariage aux LGBT #paille #poutre #toussa
Je pensais en rester là, et passer le reste de la journée à glandouiller dans mon canapé. A quoi bon me répéter encore et encore. Sauf qu'un autre tweet reçu de @APOSTILLO a eu le don de m'énerver prodigieusement. Il me dit "Un débat pour faire avancer les choses c'est mieux que de blâmer, non?"
J'ai d'abord cru que répondre "Ça fait 20 ans que je suis prêt à en débattre calmement avec le premier Homme d'Eglise qui le souhaitera" allait me calmer. Et bien non.
Alors, je me suis souvenu de ce visuel que @DanDaleyXXX a fait circuler sur twitter cette semaine. Je me suis souvenu aussi qu'avec @virgile, nous avions parlé d'en faire une version française.
J'ai donc attrapé ma palette et me suis mis à la tâche...
Nous en avons rediscuté avec Virgile, et il se pourrait qu'une V2 et même une V3 apparaissent bientôt...
Pourquoi une version française ?
Parce que je suis persuadé qu'il faut être bas de plafond pour être encore en 2012 contre l'ouverture du mariage aux LGBT. Et qui dit bas de plafond, dit aussi absence éventuelle du module de compréhension de l'anglais.
Pourquoi cette planche orientée sur les objections religieuses qui nous sont faites ?
Parce qu'en ce 15 Août, ce sont ceux qui donne de la voix.
Parce qu'on me dit qu'il vaudrait mieux débattre calmement plutôt que de railler.
Or, il se trouve que ceux qui réclament ce débat se défilent depuis toujours dès qu'on les invite à une table pour en parler.
Parce que Christine Boutin, en accord avec ses valeurs chrétiennes, exige aujourd'hui un référendum sur la question.
Or, il se trouve que depuis la séparation de l'Eglise et de l'Etat, les positions religieuses n'ont pas à intervenir dans un débat citoyen. A ce que je sache, nous ne demandons pas à la possibilité de passer devant Monsieur le Curé mais devant Monsieur le Maire.
Si Madame Christine Boutin souhaite en discuter, je suis tout à fait disposé à lui accorder un entretien courtois, franc et mesuré dans le salon de thé d'un grand hôtel. Je suis même prêt à essayer de comprendre ses objections.
Pourquoi m'énerver encore sur ce sujet alors qu'à titre personnel je ne souhaite pas me marier ?
Parce que je trouve abject de ne pas avoir ce choix.
Parce que c'est une aberration d'accepter cette discrimination, ou d'attendre patiemment qu'on daigne nous considérer comme tout autre citoyen.
Parce que je veux assister au mariage des copains et des copines.
Parce que j'en ai le feu à la soupape d'entendre la France se targuer d'être le pays des Droits de l'Homme alors qu'elle est à la traine sur ce sujet par rapport aux autres pays européens et internationaux.
Parce qu'il est hors de question que ceux qui nous ont fait des promesses avec une belle Proposition 31 puissent penser qu'on va s'endormir et laisser passer.
Les mois qui arrivent nous promettent bien des agressions, bien des discriminations.
Serrons-nous les coudes et luttons comme nous le pouvons.
La fête qui suivra n'en sera que meilleure.