Bonné Année 2014

Bonne Année 2014.
Qu'elle vous soit riche en ronronnements.

Barbaquophile Vs. Carnophobe

Barbaquophile Vs. Carnophobe

Ami végétarien, je t'aime bien et je respecte tes choix, mais sache que parfois tu me gonfles prodigieusement. Je ne vais pas généraliser mon propos à tous les carnophobes, j'ai juste une dent contre ceux qui sont entrés en religion en se donnant pour mission d'évangéliser autrui...
J'ai contre eux la même pulsion violente qu'envers ces religieux homophobes qui, quoi que tu leur dises, vont tourner en boucle sur les mêmes sempiternels arguments ressassés ad libitum jusqu'à ce que mort s'en suive. De la même façon que je ne supporte pas qu'une tierce personne vienne donner son avis sur ce qu'il se passe dans mon lit, je trouve particulièrement agressif qu'on tente d'interférer sur ce qu'il y a dans mon assiette. Baise et mange comme il te plait, je m'en contrefous, mais par pitié, laisse-moi en faire de même !

Je ne suis pas végéphobe, j'ai un bon ami végétarien.
Même que lui, il cumule grave sa race. Cédric est barbu, ne jure que par le poil et persifle tout imberbe entrant dans son champ de vision. Cédric est du Front de Gauche et conspue allègrement tous ceux qui ne pensent pas comme lui et en particulier ces "socialistes qui n'en sont pas". Et Cédric est végétarien, de ceux qui essayent de te convaincre d'en faire de même... Triple combo ! Pourtant je l'aime bien. Certainement parce que je ne le limite pas à ces trois traits de caractères. Il me fait rire, et c'est là l'essentiel.
Il faut dire que je dois être un peu masochiste aussi. Quand je vois Cédric, nous nous retrouvons souvent dans un restaurant ou une brasserie avant d'aller au ciné. Bien évidemment, en pareil lieu, je dois m'attendre à une leçon d'alimentation...

L'autre jour, le garçon de salle n'était même pas encore venu prendre la commande que Cédric attaquait bille en tête : "Je suis en train de lire le bouquin d'Aymeric Caron, No Steak, tu devrais le lire, il est vraiment instructif". Je tente de réprimer in extremis une mine dubitative à l'évocation du nom du critique-journaliste et écoute le sermon pro-vegan de Cédric. S'en est suivi une longue tirade sur l'industrie alimentaire, le mauvais traitement des animaux et les bienfaits d'une alimentation saine, comprendre sans viande animale donc... Tout ça en cinq minutes chrono...
Je ne savais pas quoi lui répondre, quoi que je dise, je savais que mes arguments ne seraient pas entendus. Un peu comme lorsqu'on essaye de convaincre un mec de la ManifPourTous qu'il est homophobe et qu'il s'en défend... Je me suis juste contenté d'une pirouette : "Dire que tu ne gouteras jamais les Joues de Porc à la Bordelaise que cuisine mon homme. Franchement, y a de quoi tomber amoureux !". Ce à quoi Cédric m'a répondu par un tonitruant "Mais ça ne te dérange pas que ton ventre soit un cimetière ?". Là, j'avoue avoir ri, très fort. Puis connaissant les mœurs plus que légères de mon interlocuteur, je me suis tout de même permis de le moucher d'un cinglant "Ton cul est bien une backroom, ça ne te pose aucun cas de conscience !".

Aymeric Caron était d'ailleurs au Grand Journal de Canal+ la semaine dernière, invité sur le plateau suite au scandale des chevaux destinés à l'industrie pharmaceutique et retrouvés dans le circuit de l'industrie alimentaire. On s'offusque d'abord que des chevaux soient utilisés dans l'élaboration de médicament. Quoi de plus normal si on veut un "remède de cheval", ai-je envie d'ironiser. Plus sérieusement, j'aime autant que les médicaments de demain soient testés sur d'autres organismes vivants avant d'être prescrits à l'homme. Et je suis persuadé que ces défenseurs de nos amis les bêtes ne seraient pas les derniers à faire des procès en cas d'effets secondaires funestes de produits qui seraient arrivés sur le marché sans avoir été testés au préalable. "Oui, peut-être, mais pas sur des chevaux, cet animal noble, blablabla...". J'ai un peu de mal avec cet argument. En le poussant à l'extrême, j'y vois même une certaine forme de racisme qui consisterait à hiérarchiser la valeur d'un animal sur un autre, tout comme certain le font avec les origines ethniques. Un cheval vaut bien un lapin. La souffrance du lapin vaut bien celle du rat...
Ça discute ensuite des conditions inhumaines d'élevage des animaux destinés à notre alimentation. Certes, on ne peut que s'offusquer du "manque d'humanité", si j'ose dire, qu'on inflige à nos futures côtelettes. Je déplore juste que ces végétariens passionnés se trompent de débat (ou de cible). Ce qui pose réellement problème, ce n'est pas le fait d'élever un animal pour le manger, c'est la mécanique de production intensive dictée par une économie de rentabilité et de profit. Je rejoins sur ce point la fameuse phrase de Pierre Clastres dans De L'Ethnocide où il décrit l'homme ainsi : "La plus formidable machine à produire, est pour cela même la plus effrayante machine à détruire". (J'avais aussi pensé à citer Le Roi Lion de Disney et le Cercle de la Vie dont il faut respecter l'équilibre, mais ça claquait moins qu'un philosophe ^^ ). Toutes les démarches extrêmes sont néfastes à une échelle ou une autre. Les abus ne sont jamais bons. On peut d'ailleurs se demander si le végétarisme ne serait pas "un abus à l'envers" ou une pratique extrême à son tour...
Aymeric en vient alors à nous parler du "Droit des Animaux". Wokay... D'accord, on peut certes mener de front plusieurs combats sur les droits des êtres vivants sur cette planète, juste j'ai une préférence à voir les Droits de l'Homme progresser plus rapidement, ou être préservés... Là, j'avoue avoir cessé d'écouter le garçon, je ne voyais plus qu'une passionaria, une Brigitte Bardot des temps modernes. J'espère qu'il ne finira pas comme elle en allant flirter avec d'autres idées extrêmes...

En cette période de fêtes de fin d'année, je compte bien me régaler de foie gras. J'oublierai volontiers la fonction du foie, ce filtre à déchets de l'organisme, tout comme je ne vais pas me renseigner sur les conditions d'élevage de ce que mes hôtes placeront dans mon assiette. Parce que, putain, qu'est-ce que c'est bon quand même !
Alors que faire ? Ben j'en sais rien, moi... Mais bon, si vous aviez la folie de me mettre député à l'Assemblée Nationale, je n'aurais rien contre voter une loi qui stopperait purement et simplement les subventions à une industrie intensive, pour les mettre au profit d'une autre plus qualitative et respectueuse. Et pas seulement en ce qui concerne l'industrie agro-alimentaire...

Le garçon du restaurant est arrivé pour prendre la commande. Cédric se l'ai joué Meg Ryan : "La Salade du Chef, mais sans les lardons, et si vous pouviez me remplacer les œufs par des tomates et des concombres... Et juste avec un filet d'huile d'olive !", puis à mon intention, "être végétarien, c'est un vrai sacerdoce !".
Je me suis tourné vers le garçon : "Et pour moi ce sera s'il vous plait... Un tartare... De cheval... Merci."
Dans le regard Cédric, il y avait quelque chose que j'ai eu du mal à définir. Aujourd'hui encore, j'hésite entre une envie de défaillir, de vomir ou de me tuer...

Vapotage

Quiconque me fréquente un tant soit peu connait (et subit par la même occasion) mon addiction à la cigarette. Impossible d'envisager une journée sans ma dose, impossible de sortir avec des amis sans vérifier que j'ai de quoi assouvir mon vice funeste. J'avais pourtant réussi à m'arrêter il y a une dizaine d'années, à l'aide de patches. J'avais tenu 18 mois, à grand frais de crises de nerfs, et d'une prise conséquente de poids (que je n'ai jamais réussi à perdre d'ailleurs). Avec Jièm, on avait commencé à s'autoriser une cigarette le week-end, puis pendant les vacances, puis quand on sortait le soir. Et s'était foutu, on avait replongé... Je fume moins qu'avant certes, mais je grille quand même mon paquet en 2 jours (plus, si je sors...). Bref, tout ça pour dire qu'envisager de m'arrêter à nouveau était une chimère que j'écoutais d'une oreille plus que méfiante et dubitative...
Là-dessus, arrive la e-clope... Mouais, c'est chinois, donc c'est forcement pourri ! On trouve toujours de bonnes excuses quand on n'est pas plus motivé que cela. Rapidement, les études tombent, les unes disent que c'est tout aussi néfaste, les autres disent que ça l'est moins... Mon étude perso naïve est tout aussi simpliste : aspirer des produits chimiques ne peut pas être complètement sain, mais si c'est ne serait-ce qu'un peu moins nocif et onéreux, pourquoi pas... On verra. Demain... Un jour... Peut-être... Ou pas...
Autour de moi, certains s'y sont mis. D'abord la voisine à NoFunLand. En un mois, elle a complètement arrêté de fumer, et un mois plus tard encore, elle a même abandonné la e-clope. "Ça ne te donne pas envie d'essayer ?", s'empresse de me dire mon homme, lui qui s'est arrêté comme ça sur un coup de tête, du jour au lendemain... Certes, mais comme elle ne fumait que deux cigarettes ultra-light par jour, j'émets des réserves sur ma capacité à réussir...
Et puis Kozlika se lance dans l'aventure, avec succès on dirait...
Un soir, j'en parle à Jièm. "Tu sais, Kozlika essaye d'arrêter de fumer avec la cigarette électronique. Si elle y arrive, je pourrais peut-être y arriver. Je sais pas. On verra. Peut-être en janvier pour la nouvelle année..."

Vapotage - Kit Ego

Et jeudi dernier, j'ai reçu un colis pendant que j'étais chez mon homme... Un kit complet de fumeur deux point zéro avec un assortiment de flacons de liquide dont un menthol (puisque c'est ce que je fume). Le bougre avait décidé de battre le fer pendant qu'il était chaud et par la même occasion me mettre au pied du mur tout en m'encourageant... Arf, ça va être difficile de me débiner là... "Que ce soit clair, si c'est pour me jeter sur le frigo, j'arrête illico presto !".
Je me suis donc donné une ligne de conduite :
1 - Ne pas passer la journée avec ce truc rivé aux lèvres.
2 - Je conserve la clope après les repas tant que j'en aurais envie.
Le lendemain, je remplissais mon e-device avec 1,6 ml de liquide chargé à 10 mg/ml de nicotine... Impressions du premier jour : Je retrouve le goût mentholé de mes clopes habituelles, la fumée est tout aussi épaisse sans tirer comme un malade sur le bidule. Bon point. Le premier jour, je me suis donc octroyé deux vraies clopes après les repas, sans me jeter sur la nourriture pour compenser. Je craignais de devoir passer mes nerfs sur la moindre personne m'approchant, mais non... Limite un calme olympien...
Voilà donc une semaine que je vapote maintenant. Je ne vais pas crier victoire, loin de là, surtout que je sais n'avoir aucune volonté en ce qui concerne cette drogue. Mais je peux tout de même dresser un premier bilan :
1 - Je dois recharger en liquide tous les 3 jours. Je ne sais pas si c'est beaucoup ou pas par rapport à ma consommation de nicotine habituelle. Comme personne sur le net ne semble d'accord sur la méthode de calcul d'une équivalence clope/e-clope, j'ai abandonné et me disant que je ne comptais pas mes clopes, j'allais pas compter mes millilitres non plus. Faire avec le besoin et l'envie, et point barre...
2 - Le premier plein a été fait avec un liquide mentholé, le second avec un autre "saveur pomme". Ouais, c'est original et pas désagréable du tout, sauf que pour le coup, j'ai plus l'impression de fumer une Chicha :)
3 - Je dois recharger la batterie de mon Ego tous les 2 jours. Peut-être aussi parce que je ne pense pas à l'éteindre... Ça va, c'est gérable. Sauf que la recharge est assez longue et que l'envie d'une clope se pointe toujours quand le bidule fait le plein. Faut que je trouve le moment optimum pour le recharger...
4 - Une clope réelle fait environ une dizaine de taffes. Là, je peux prendre deux ou trois bouffées et reposer le truc jusqu'à la prochaine... Exit donc la clope sur laquelle je tire deux fois pendant que je suis sur l'ordinateur et qui se consume au bout des doigts...
5 - Si je maintiens encore une vraie cigarette après avoir mangé le midi, celle du soir a déjà sauté sans que je m'en rende vraiment compte...
6 - La joie de ne plus empester le tabac (avec la lucidité de savoir que j'ingère tout de même des substances toxiques...)
7 - La joie de ne plus vider les cendriers et celle de ne plus se faire taxer dans la rue !

Orpheus Sapritch

Cette première semaine de test du vapotage est donc plutôt satisfaisante pour moi comme pour mon entourage qui semble ne pas me trouver plus casse-couilles que d'habitude.
Du coup, je suis allé faire un tour sur les sites de vente de liquides, il ne s'agirait pas de tomber en rade (une drogue en chasse une autre !). Il y a plein de "parfums" qui piquent ma curiosité (Speculos, Mojito, Banane, Vanille, Chocolat...). Tel que je me connais, je vais en essayer quelques uns...
Reste à voir comment je vais vivre ça lors d'une soirée en présence d'autres fumeurs...
Des points négatifs ? Oui... J'ai passé 20 minutes devant un miroir à voir la tête que j'ai en train de tirer sur mon Ego. C'est vrai que ça fait furieusement penser à Alice Sapritch... Impossible de trouver un geste viril pour vapoter (mais un air "coquin et allumeur", oui, c'est possible). Du coup, faut aussi assumer la perte de quelques points de virilité... Et si tu me dis que je les ai déjà tous perdus depuis belle lurette, moi et ma copine Nicotine on débarque chez toi, et on te pette les dents du fond, nomého !


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