Quiconque me fréquente un tant soit peu connait (et subit par la même occasion) mon addiction à la cigarette. Impossible d'envisager une journée sans ma dose, impossible de sortir avec des amis sans vérifier que j'ai de quoi assouvir mon vice funeste. J'avais pourtant réussi à m'arrêter il y a une dizaine d'années, à l'aide de patches. J'avais tenu 18 mois, à grand frais de crises de nerfs, et d'une prise conséquente de poids (que je n'ai jamais réussi à perdre d'ailleurs). Avec Jièm, on avait commencé à s'autoriser une cigarette le week-end, puis pendant les vacances, puis quand on sortait le soir. Et s'était foutu, on avait replongé... Je fume moins qu'avant certes, mais je grille quand même mon paquet en 2 jours (plus, si je sors...). Bref, tout ça pour dire qu'envisager de m'arrêter à nouveau était une chimère que j'écoutais d'une oreille plus que méfiante et dubitative...
Là-dessus, arrive la e-clope... Mouais, c'est chinois, donc c'est forcement pourri ! On trouve toujours de bonnes excuses quand on n'est pas plus motivé que cela. Rapidement, les études tombent, les unes disent que c'est tout aussi néfaste, les autres disent que ça l'est moins... Mon étude perso naïve est tout aussi simpliste : aspirer des produits chimiques ne peut pas être complètement sain, mais si c'est ne serait-ce qu'un peu moins nocif et onéreux, pourquoi pas... On verra. Demain... Un jour... Peut-être... Ou pas...
Autour de moi, certains s'y sont mis. D'abord la voisine à NoFunLand. En un mois, elle a complètement arrêté de fumer, et un mois plus tard encore, elle a même abandonné la e-clope. "Ça ne te donne pas envie d'essayer ?", s'empresse de me dire mon homme, lui qui s'est arrêté comme ça sur un coup de tête, du jour au lendemain... Certes, mais comme elle ne fumait que deux cigarettes ultra-light par jour, j'émets des réserves sur ma capacité à réussir...
Et puis Kozlika se lance dans l'aventure, avec succès on dirait...
Un soir, j'en parle à Jièm. "Tu sais, Kozlika essaye d'arrêter de fumer avec la cigarette électronique. Si elle y arrive, je pourrais peut-être y arriver. Je sais pas. On verra. Peut-être en janvier pour la nouvelle année..."
Et jeudi dernier, j'ai reçu un colis pendant que j'étais chez mon homme... Un kit complet de fumeur deux point zéro avec un assortiment de flacons de liquide dont un menthol (puisque c'est ce que je fume). Le bougre avait décidé de battre le fer pendant qu'il était chaud et par la même occasion me mettre au pied du mur tout en m'encourageant... Arf, ça va être difficile de me débiner là... "Que ce soit clair, si c'est pour me jeter sur le frigo, j'arrête illico presto !".
Je me suis donc donné une ligne de conduite :
1 - Ne pas passer la journée avec ce truc rivé aux lèvres.
2 - Je conserve la clope après les repas tant que j'en aurais envie.
Le lendemain, je remplissais mon e-device avec 1,6 ml de liquide chargé à 10 mg/ml de nicotine... Impressions du premier jour : Je retrouve le goût mentholé de mes clopes habituelles, la fumée est tout aussi épaisse sans tirer comme un malade sur le bidule. Bon point. Le premier jour, je me suis donc octroyé deux vraies clopes après les repas, sans me jeter sur la nourriture pour compenser. Je craignais de devoir passer mes nerfs sur la moindre personne m'approchant, mais non... Limite un calme olympien...
Voilà donc une semaine que je vapote maintenant. Je ne vais pas crier victoire, loin de là, surtout que je sais n'avoir aucune volonté en ce qui concerne cette drogue. Mais je peux tout de même dresser un premier bilan :
1 - Je dois recharger en liquide tous les 3 jours. Je ne sais pas si c'est beaucoup ou pas par rapport à ma consommation de nicotine habituelle. Comme personne sur le net ne semble d'accord sur la méthode de calcul d'une équivalence clope/e-clope, j'ai abandonné et me disant que je ne comptais pas mes clopes, j'allais pas compter mes millilitres non plus. Faire avec le besoin et l'envie, et point barre...
2 - Le premier plein a été fait avec un liquide mentholé, le second avec un autre "saveur pomme". Ouais, c'est original et pas désagréable du tout, sauf que pour le coup, j'ai plus l'impression de fumer une Chicha :)
3 - Je dois recharger la batterie de mon Ego tous les 2 jours. Peut-être aussi parce que je ne pense pas à l'éteindre... Ça va, c'est gérable. Sauf que la recharge est assez longue et que l'envie d'une clope se pointe toujours quand le bidule fait le plein. Faut que je trouve le moment optimum pour le recharger...
4 - Une clope réelle fait environ une dizaine de taffes. Là, je peux prendre deux ou trois bouffées et reposer le truc jusqu'à la prochaine... Exit donc la clope sur laquelle je tire deux fois pendant que je suis sur l'ordinateur et qui se consume au bout des doigts...
5 - Si je maintiens encore une vraie cigarette après avoir mangé le midi, celle du soir a déjà sauté sans que je m'en rende vraiment compte...
6 - La joie de ne plus empester le tabac (avec la lucidité de savoir que j'ingère tout de même des substances toxiques...)
7 - La joie de ne plus vider les cendriers et celle de ne plus se faire taxer dans la rue !
Cette première semaine de test du vapotage est donc plutôt satisfaisante pour moi comme pour mon entourage qui semble ne pas me trouver plus casse-couilles que d'habitude.
Du coup, je suis allé faire un tour sur les sites de vente de liquides, il ne s'agirait pas de tomber en rade (une drogue en chasse une autre !). Il y a plein de "parfums" qui piquent ma curiosité (Speculos, Mojito, Banane, Vanille, Chocolat...). Tel que je me connais, je vais en essayer quelques uns...
Reste à voir comment je vais vivre ça lors d'une soirée en présence d'autres fumeurs...
Des points négatifs ? Oui... J'ai passé 20 minutes devant un miroir à voir la tête que j'ai en train de tirer sur mon Ego. C'est vrai que ça fait furieusement penser à Alice Sapritch... Impossible de trouver un geste viril pour vapoter (mais un air "coquin et allumeur", oui, c'est possible). Du coup, faut aussi assumer la perte de quelques points de virilité... Et si tu me dis que je les ai déjà tous perdus depuis belle lurette, moi et ma copine Nicotine on débarque chez toi, et on te pette les dents du fond, nomého !