Les Invisibles

Olala... C'te claque !
J'avais été prévenu par le bouche à oreille des blogtwitfriends mais je ne soupçonnais pas une seule seconde être autant touché par ce documentaire de Sébastien Lifshitz.
Pourtant j'aurais pu être vite gonflé par cette succession d'interviews en plan fixe. Mais non, loin de là. Les octogénaires homosexuels qui défilent à l'écran sont tellement poignants et leurs témoignages si différents les uns des autres, si importants à l'histoire LGBT que les 2 heures ne m'ont semblé durer que 45 minutes.

Autre époque, autre façon de vivre ses amours et son homosexualité. Dans la discrétion, dans le militantisme, dans la souffrance ou la désinvolture.
Ouais, nos papypédés et nos mamiegoudous avaient une sacrée force de caractère pour vivre selon leurs affinités. Loin des habituelles idées reçues des homos d'antan qui vivaient dans le placard, le réalisateur nous présente quelques jolis portraits d'insoumis, qui eux ont choisit de vivre leurs amours au grand jour. A leurs manières, ils ont fait tout doucement avancer le bouchon pour que la génération LGBT suivante ait le courage de lever le poing et réclamer le respect et les droits qui vont avec. Finalement, nous leur devons tellement et c'est bien ce que ce documentaire m'a fait comprendre. Et à quelques jours de la Grande Manifestation pour l'Egalité des Droits, il était bien temps !

Alors bien évidemment, n'étant plus une jouvencelle depuis bien des années, j'avoue avoir été littéralement terrifié par certaines scènes. Reflet d'un miroir qui s'annonce et qui finira bien par arriver un jour ? Olala, non, je ne veux pas que mon homme m'aide à attacher des bretelles ou à enfiler mes chaussettes. En même temps, Bernard et Jacques sont tellement choux et si amoureux. Je me suis alors dit jusqu'à quel âge est-il convenable de porter un jockstrap, et jusqu'à quel âge pourrais-je l'enfiler seul ! Angoisse...
Heureusement, ils n'étaient pas vraiment "assistés", bien au contraire, je les trouvais même globalement plutôt fringants pour des octogénaires. L'amour conserve...
Et puis on vieillit mieux aujourd'hui qu'avant non ? Nous ferons de magnifiques petits vieux et vieilles, j'en suis persuadé.
Je repense d'ailleurs à un papier que j'avais blogué il y a fort longtemps : La Pension BelArgent...  Je viens de me retaper une barre de rire en le lisant.

Grâce à ce film, j'ai également pu découvrir la superbe chanson de Juliette Gréco "Le Monsieur et le Jeune Homme". UN BIJOU !

Je me dis aussi que Sébastien Lifshitz pourrait faire une suite à son film dans trente ans en conservant le même principe de l'interview mais avec la génération actuelle. Les Visibles. Nous aurons tellement à raconter, nous aussi.

Ce film a hélas un très faible nombre de copies et de salles qui le diffusent. Courrez-y vite si vous pouvez.
Moi, je le mets déjà sur ma liste de DVD à acheter dès qu' il sortira...