À 13 jours des élections présidentielles, pour la première fois de ma vie, mon intention de vote n'est pas définitive. Et pour quelqu'un qui a toujours voté de la même façon, croyez-moi, ce n'est pas rien...
À une époque où il ne faisait que dix pour cent, je disais qu'il fallait interdire purement et simplement le Front National. Ses idées n'étant pas en accord avec la démocratie, les valeurs républicaines et la devise nationale sur le fronton de nos mairies, il n'avait (n'a ?) pas lieu d'être. Sa présence relève davantage des tribunaux que de l'échiquier politique.
Là, #LesGens me rétorquaient les grandes thèses sur la Liberté d'Expression et d'Opinion, à grand renfort de citation apocryphe voltairienne du genre "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire".
Disons qu'on diverge...
Aujourd'hui #LesGens me disent qu'à cette élection, je n'ai pas vraiment le choix. Si je veux éviter un second tour Fillon/Le Pen, il n'y a qu'un vote possible. Et surtout, si par mégarde je ne glisse pas le bulletin "Macron" dans l'urne, que je ne vienne pas pleurer au soir du premier tour si nous devions choisir au second entre la peste et le choléra.
Et là, je me demande ce que sont devenues ma liberté d'opinion et la sacralisation de mon droit vote... Ils ne sont pas d'accord avec moi, mais pour ce qui est de se battre pour la liberté d'expression de mon choix électoral, la bataille semble plutôt pliée d'avance.
À une époque lointaine, j'émettais également des doutes sur le secret du vote. L'isoloir est parfois digne des commentaires des sites internet d'information, sous couvert d'anonymat, l'électeur y pousse parfois un coup de gueule sans réfléchir aux conséquences. J'imaginais alors une autre forme de gouvernement, avec un tronc commun à tous les partis et des propositions de lois spécifiques à chaque couleur politique. Le vote de l'électeur est connu de l'Etat, et on lui applique personnellement ce pour quoi il a voté. Tu votes pour un parti qui veut faciliter les démissions, okay, tu pourras démissionner. Tu votes pour un parti qui prône la taxation des produits importés, okay, tu paieras la taxe. Tu votes pour un parti qui veut réformer la sécurité sociale, okay, cette réforme te sera appliquée... Certes, j'ai compris depuis toute la complexité et l'infaisabilité de la chose, tout comme sa stupidité dans la mesure où constitutionnellement, elle créerait des différences entre les citoyens.
Là, #LesGens me rétorquaient les grandes thèses sur la sacralisation du droit de vote, qu'il doit être libre et donc secret, pour ne pas être contraint par des pressions extérieures. "Des hommes sont morts pour que tu puisses voter librement !". Que voulez-vous que je réponde à ça...
Aujourd'hui #LesGens me disent qu'à cette élection, je n'ai pas vraiment le choix. Si je veux éviter un second tour Fillon/Le Pen, il n'y a qu'un vote possible. Et surtout, si par mégarde je ne glisse pas le bulletin "Macron" dans l'urne, que je ne vienne pas pleurer au soir du premier tour si nous devions choisir au second entre la peste et le choléra.
Et là, je me demande ce qu'il est advenu de mon indépendance à voter comme je le souhaite. A quoi bon mettre un isoloir dans les bureaux de vote si j'ai perdu ma liberté et suis contraint à un seul bulletin ? Tous ces hommes morts pour la liberté de mon droit de vote font-ils ventilateur à force de se retourner dans leur tombe ?
Il me reste 13 jours pour donner une consigne de vote à mon mandataire.
13 jours à me demander si je fais le choix de la raison, du cœur, des idées, du rêve...
Mais plus on me saoule avec un vote utile, plus je trouve des vertus au vote de conviction. Ne dit-on pas qu'il n'y a pas de vote inutile... Certes, même si on peut compter les rares fois où des grains de sable ont fait pencher une balance d'un bon côté.
Il me reste 13 jours pour dire à mon mandataire quel bulletin glisser dans l'urne en mon nom.
Choix cornélien.
Que sera sera... Whatever will be, will be...
À une époque où il ne faisait que dix pour cent, je disais qu'il fallait interdire purement et simplement le Front National. Ses idées n'étant pas en accord avec la démocratie, les valeurs républicaines et la devise nationale sur le fronton de nos mairies, il n'avait (n'a ?) pas lieu d'être. Sa présence relève davantage des tribunaux que de l'échiquier politique.
Là, #LesGens me rétorquaient les grandes thèses sur la Liberté d'Expression et d'Opinion, à grand renfort de citation apocryphe voltairienne du genre "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'au bout pour que vous puissiez le dire".
Disons qu'on diverge...
Aujourd'hui #LesGens me disent qu'à cette élection, je n'ai pas vraiment le choix. Si je veux éviter un second tour Fillon/Le Pen, il n'y a qu'un vote possible. Et surtout, si par mégarde je ne glisse pas le bulletin "Macron" dans l'urne, que je ne vienne pas pleurer au soir du premier tour si nous devions choisir au second entre la peste et le choléra.
Et là, je me demande ce que sont devenues ma liberté d'opinion et la sacralisation de mon droit vote... Ils ne sont pas d'accord avec moi, mais pour ce qui est de se battre pour la liberté d'expression de mon choix électoral, la bataille semble plutôt pliée d'avance.
À une époque lointaine, j'émettais également des doutes sur le secret du vote. L'isoloir est parfois digne des commentaires des sites internet d'information, sous couvert d'anonymat, l'électeur y pousse parfois un coup de gueule sans réfléchir aux conséquences. J'imaginais alors une autre forme de gouvernement, avec un tronc commun à tous les partis et des propositions de lois spécifiques à chaque couleur politique. Le vote de l'électeur est connu de l'Etat, et on lui applique personnellement ce pour quoi il a voté. Tu votes pour un parti qui veut faciliter les démissions, okay, tu pourras démissionner. Tu votes pour un parti qui prône la taxation des produits importés, okay, tu paieras la taxe. Tu votes pour un parti qui veut réformer la sécurité sociale, okay, cette réforme te sera appliquée... Certes, j'ai compris depuis toute la complexité et l'infaisabilité de la chose, tout comme sa stupidité dans la mesure où constitutionnellement, elle créerait des différences entre les citoyens.
Là, #LesGens me rétorquaient les grandes thèses sur la sacralisation du droit de vote, qu'il doit être libre et donc secret, pour ne pas être contraint par des pressions extérieures. "Des hommes sont morts pour que tu puisses voter librement !". Que voulez-vous que je réponde à ça...
Aujourd'hui #LesGens me disent qu'à cette élection, je n'ai pas vraiment le choix. Si je veux éviter un second tour Fillon/Le Pen, il n'y a qu'un vote possible. Et surtout, si par mégarde je ne glisse pas le bulletin "Macron" dans l'urne, que je ne vienne pas pleurer au soir du premier tour si nous devions choisir au second entre la peste et le choléra.
Et là, je me demande ce qu'il est advenu de mon indépendance à voter comme je le souhaite. A quoi bon mettre un isoloir dans les bureaux de vote si j'ai perdu ma liberté et suis contraint à un seul bulletin ? Tous ces hommes morts pour la liberté de mon droit de vote font-ils ventilateur à force de se retourner dans leur tombe ?
Il me reste 13 jours pour donner une consigne de vote à mon mandataire.
13 jours à me demander si je fais le choix de la raison, du cœur, des idées, du rêve...
Mais plus on me saoule avec un vote utile, plus je trouve des vertus au vote de conviction. Ne dit-on pas qu'il n'y a pas de vote inutile... Certes, même si on peut compter les rares fois où des grains de sable ont fait pencher une balance d'un bon côté.
Il me reste 13 jours pour dire à mon mandataire quel bulletin glisser dans l'urne en mon nom.
Choix cornélien.
Que sera sera... Whatever will be, will be...
Oyez Oyez !