Pour ce dernier volet de mes billets sur L’Auberge des Blogueurs, je dois contextualiser en remontant l’horloge jusqu’à début juillet. Ma première marionnette a terminé (lol) son séjour, et je n’arrive pas à me concentrer sur mon projet d’écriture, vu que j’ai encore la tête dans le Jura.
À la même époque, la bonne copine Samantdi se déchaîne sur Twitter en appelant un certain Gianni et sa carabine à la rescousse à chaque fois que quelque chose l’agace. Ceux qui la connaissent savent que c’est : souvent ! ;) Et là je me dis que j’aurais bien aimé participer à cette saga littéraire sur la même période qu’elle. J'avais seulement eu la confidence de sa réservation pour le mois d'août. C’est ainsi que m’est venue l’idée de lui faire une farce en créant un personnage corse qui reprendrait Gianni et son arme.
À la même époque, la bonne copine Samantdi se déchaîne sur Twitter en appelant un certain Gianni et sa carabine à la rescousse à chaque fois que quelque chose l’agace. Ceux qui la connaissent savent que c’est : souvent ! ;) Et là je me dis que j’aurais bien aimé participer à cette saga littéraire sur la même période qu’elle. J'avais seulement eu la confidence de sa réservation pour le mois d'août. C’est ainsi que m’est venue l’idée de lui faire une farce en créant un personnage corse qui reprendrait Gianni et son arme.
Si j’avais encore envie d'articuler une marionnette féminine, je ne voulais pas non plus « faire une répétition » de ma première expérience. Je voulais quelque chose de radicalement différent. Faire venir quelqu'un qui présenterait son histoire et évoluerait à la façon d’un feuilleton tv m’intéressait moins. J’étais plus attiré par la création d’un pantin caricatural, de type Sitcom, qui ne serait-là non pas pour se raconter/interagir/grandir, mais plutôt pour réagir de façon excessive aux événements autour d’elle. Et comme je n’avais jamais tenté cela en écriture, le défi me motivait.
Voici quel a été mon cheminement : « Donc, une Corse caricaturale. Genre comme les veuves habillées tout en noir d’antan. Ce sera anachronique et on comprendra que ce n’est pas un personnage sérieux. Gianni sera son fils, et il faudra qu’elle l’appelle pour lui réclamer sa carabine. Donc certaines choses doivent l’énerver (Mmmm, pas évident dans l’ambiance relativement peace and love de l’auberge), ou plutôt lui faire peur peut-être ? Ça m’a l’air plus jouable. Surtout si j’en fais une paranoïaque. Mais pourquoi serait-elle flippée ? Ah oui, une menace, une vendetta entre deux familles pour des broutilles dont personne ne se souvient, c’est bien ça… Et puis si j’en fais une folle excentrique, cela désamorcera probablement l’antipathie qu’elle pourrait susciter en disant des horreurs sur les autres personnages de l’auberge ». Et c’est ainsi que ma marionnette s’est dessinée.
Pour renforcer le côté Sitcom, j’ai pensé que tous mes billets devaient avoir une structure identique. Un même jeu sur le titre, un premier paragraphe sur une raison présumée de la vendetta, un second sur des événements à l’auberge qui ferait écho avec les causes imaginées de cette vendetta, et un dernier qui serait son délire paranoïaque, pour pouvoir enfin conclure sur l’appel à Gianni. La structure de mes « épisodes » était définie. Ma participation était devenue un exercice de style.
Il me fallait lui trouver un nom… En fouillant dans les branches généalogiques, et en modifiant un peu, je suis arrivé sur celui d’Agostini qui me semblait joli dans ses sonorités italo-corses. Et pour son prénom, un coup de Google m’a permis de dénicher Livia. Il y avait un côté « Leave and let die » qui m’a amusé en plus de la beauté de ce prénom. Pour ce qui est de la famille rivale, j’ai conservé la terminaison en -tini à laquelle je tenais et ai cherché un préfixe qui pourrait coller.
J’ai embrayé directement sur l’écriture de son premier billet, celui de son arrivée à l’auberge : La Mafia Russe. Et c’est seulement là que j’ai pris conscience qu’à part Astérix en Corse et un ou deux reportages tv, je n’y connaissais rien et que j’allais devoir sacrément me documenter pour tout ce qui était relatifs à la culture et expressions typiques . J'en ai inventé pas mal non plus, histoire d'accentuer son petit grain de folie. Les petits pastilles humoristiques de Livia allaient me réclamer presque autant de temps que les longs bavardages de June ! J’ai essayé de soigner l’écriture de ce premier billet, car il me servirait de structure pour tous les autres. Mine de rien, je n’ai fait que réécrire le même texte à chaque fois quand on regarde bien… En relisant, je me suis tout de suite posé la question de son final en pensant que ce serait amusant de trouver un twist. La crise cardiaque de peur fut m’a première idée (personne n’était encore mort à l’auberge à ce moment-là), mais je me suis dit que pour le fun, c’était râpé. La machination du fils m’a semblé plus drolatique à exploiter. J’ai écrit dans la foulée un premier brouillon de la lettre de Gianni pour voir si la chose tenait debout. J'avais là ma sortie de scène avec La Mafia Corse.
Fort de tout ceci, j’ai enfin pu faire ma réservation pour 3 semaines, avec pour objectif de publier au moins six textes. Les premiers échos sur mon fils de présentation du forum sont plutôt encourageants, je m’amuse déjà à lire les réactions…
(Intermède de 15 jours pendant lesquelles j’oublie complètement Livia, occupé que je suis à organiser le comeback surprise de June et à écrire ses textes. Je me rappelle juste avoir pensé à un moment « Ah, mais tiens, tu es en infraction avec les règles du jeu puisque tu auras deux personnages présents en même temps dans l’auberge… Fuck ! ... Après tout, whatev’, j’ai très bien pu zapper de ma mémoire ce petit détail… Lala la la la… Tout va bien... Troulala itou ! »)
7 août : Livia prend possession de la chambre 2. Les premiers commentaires sont encourageants. Pas d’hostilités. Je respire. Vanité de plumiste, j’avoue : je voulais bien incarner un personnage renfrogné et à priori antipathique, mais je voulais qu’elle soit aimée quand même… Je m’amuse à lui laisser un mot sous mon nom de plume dédié à June East afin de brouiller les pistes.
Et là, les choses se compliquent légèrement. J’avais juste oublié un détail capital : on viendrait frapper à la porte de mon fil sur le forum pour me proposer des interactions, et que celles-ci ne cadreraient pas avec mon canevas de narration. Dès le second billet, j’ai jugé préférable de clarifier mes intentions sur le forum. Et c’est là que j’ai commis mon erreur : si j’avais une voix pour June et une autre pour Livia, « l’auteurice » avait la même, puisque backstage je n’y jouais pas un rôle. Dire « Plumiste » à la place de « Marionnettiste » ne suffisait pas à faire illusion. Trop tard. Je sus que j’avais été grillé par La Direction, qui dans un tweet du compte de l’auberge déclara qu’elle avait remarqué que deux auteurs avaient la même façon de « parler » sur le forum. C’était décidé, Livia serait muette comme une carpe en coulisse. A priori, il n’y eut pas de dommages collatéraux, mon masque tenait toujours auprès des autres joueurs.
Tout se déroule pour le mieux, j’arrive à sortir quelques billets de ma plume et Livia de ses gonds quand subitement SacripAnne fait claquer son Comte russe. Damned ! Impossible de passer à côté d’un chant corse, là… Branle-bas de combat, me voilà à écrire dans l’urgence un Lamentu.
La seconde moitié de mon séjour a été plus compliquée. Je ne trouve pas grand-chose pour effrayer ma marionnette, et en plus cette chipie de June a tendance à vouloir monopoliser mon temps-de-cerveau-disponible avec sa boulimie de ping-pongs. La direction n’avait pas tort d’interdire la double participation… J’ai tout de même pu accoucher de deux autres billets Mafia Style avant son départ.
Autant j’ai apprécié les réactions sur chacun de ses textes, autant j’ai jubilé de voir celles relatives à sa surprise finale. Je me demande même si June n’a pas été un peu jalouse de constater que sa petite sœur faisait plus l’unanimité qu’elle… C’était la vengeance ultime de Livia qui narguait celle qui lui avait bouffé du temps de réflexion et d’écriture ;’D
Il ne me restait plus qu’à laisser Livia en sommeil jusqu’à la fin du jeu où son masque allait tomber.
Je garde en mémoire votre surprise quand vous avez su que June et Livia avaient le même auteur. Autant être honnête et confesser que là encore vos félicitations ont caressé mon égo dans le sens du poil. Je mentirais si je ne consignais ici que la joie.
Voilà, Livia Agostini appartient maintenant au passé.
J’ai adoré la faire exister.
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Livia Agostini, L’intégrale : Les 7 billets
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Bien évidemment, je vous invite à lire tous les textes de l’Auberge des Blogueurs.
Et ici est publiée la liste de tous les auteurices et leurs marionnettes.
Oyez Oyez !