Je râle suffisamment contre les gens qui publient sur Twitter des threads longs comme l'hiver 2017-2018 en hurlant «Mais vazy, p'tain, ouvre un blog !», pour ne pas entendre une petite voix dans ma tête me chantonner «Hôpital, Charité, Toussa» quand il m'arrive d'en faire un...
Je consigne donc ici, la petite aventure de ce jour, déjà publiée sur Twitter en onze tweets...

 

Fauteuils d'avion

(photo © Seatmaestro)

Vol AF6119 Toulouse-Paris.
On me demande aimablement de changer de place pour qu'une maman puisse être à côté de son rejeton. J'abandonne donc mon fauteuil couloir pour me retrouver entre deux hommes dont un monsieur aux cheveux blancs. On n'a pas décollé que le mec s'étale de folie pour lire son journal, avec bien entendu son coude qui déborde grave de l'accoudoir. Je respire profondément. Ça va aller, ce vol n'est un saut de puce... Sauf que plus les minutes passent, plus le mec prend ses aises... Déjà je dois pencher la tête pour voir l'intégralité de la vidéo sur mon iPad.
Je profite qu'il tourne la page de son journal et que son coude quitte l'accoudoir pour annexer ce dernier. #QuiVaÀLaChassePerdSaPlace. Je le sens rageux. Plus les minutes passent plus il fulmine. Je suis aux anges !
L'hôtesse passe avec son trolley pour servir les rafraîchissements. Bien entendu, je saisis mon jus de pomme de l'autre main, sans libérer l'accoudoir. Il bout.
Et là il marmonne : «Ça va, je te dérange pas ?». J'ai mes écouteurs sur les oreilles, je fais mine de ne pas entendre.
Après 5 minutes, j'estime que j'ai assez joué au connard et je libère l'accoudoir. Ni une, ni deux, il en reprend possession. À l'intérieur, je ris. Toi, mon petit bonhomme, tu ne vas pas l'emporter au paradis...
J'enlève les écouteurs de mes oreilles, me penche vers lui, et lui dis aimablement, calmement avec un grand sourire : «Donc là, je pourrais aussi vous grommeler un "ça va, je te dérange pas", hein ?»
Lui, un peu gêné : Ah, parce que vous m'avez entendu tout à l'heure ?
Moi : Oui, ce n'est pas parce que j'ai des écouteurs dans les oreilles que je me fais exploser les tympans. Et si j'ai pris l'accoudoir quand vous avez tourné la page de votre journal, c'est justement parce que vous vous étaliez plus que de raison. Je me suis dit que ça vous servirai de leçon.
Il a grogné. Il a libéré l'accoudoir. J'ai pu reprendre le visionnage de ma série en étant tranquille jusqu'à Orly.
 
 
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Dans ma folie vengeresse, j'ai également publié la photo du malotru, avant de me raviser et de supprimer ce tweet.
Il a eu sa leçon, pas la peine de le lyncher en place publique...